Ceux qui sont avec Google Adsense depuis le tout début vont souvent le confirmer: le fameux programme publicitaire contextuel ne paie pas aussi bien qu’avant. Maintenant la grande question est: Pourquoi? À qui la faute? Est-ce que ça va s’aggraver ou s’améliorer? Il y a probablement plusieurs facteurs qui entrent en jeu.
Évidemment, le plus facile à observer est l’économie elle-même. Nous sommes dans une récession économique due à une crise de crédit. Heureusement pas une dépression, sûrement grâce aux investissements énormes que font les gouvernements mondiaux pour ne pas laisser l’économie s’effondrer par simple manque de liquidité. Certains pensent que les politiciens ne font que prolonger artificiellement un problème qui nous reviendra sous une forme encore plus terrifiante dans l’avenir, mais là n’est pas la question présente.
En bout de ligne, dans une économie au ralentie, les annonceurs avec Adwords diminuent leurs dépenses en marketing pour s’ajuster à leur diminution de revenu, question de ne pas s’endetter. Ceux qui ont les coffres ben remplis (comme Microsoft) peuvent parfois en profiter pour gagner une plus grande part de marché pendant que ses compétiteurs se tournent les pouces, ou populariser leurs marques de commerce afin que les consommateurs pensent à acheter leurs produits quand l’économie se remets sur pied, mais ceux-ci sont généralement la minorité.
Si vous avez la chance de traiter d’un sujet qui bénéficie de ces compagnies qui ont les poches remplies ou d’un sujet qui se porte bien durant une crise économique, tant mieux pour vous. Ceci pourrait être une leçon de diversification pour les webmasters qui souffrent présentement: bâtissez un site supplémentaire à l’épreuve des intempéries (ex: 7 Industries That Are Still Making Money in a Recession [en]). Celui-ci pourrait sembler ennuyant par rapport à d’autres plus à la mode pendant les périodes d’exubérance, mais il vous éviterait de chercher un nouvel emploi dans les temps plus sobres.
Ensuite, il y a beaucoup plus d’éditeurs Adsense de nos jours qui doivent se partager une plus petite part du gâteau. Face au succès apparemment aisé des éditeurs au début de Adsense, le mot s’est passé et tout le monde a embarqué. La compétition augmente de façon agressive, il devient plus difficile de garder son rang privilégié dans les résultats des moteurs de recherche, et les annonceurs Adwords reçoivent plus de trafic. Une campagne publicitaire qui coûtait auparavant 1000$ pour 1000 visiteurs peut en recevoir 10 000 pour le même budget.
En plus de cette croissance naturelle parmi les éditeurs, le réseau Adsense étant très permissif en ce qui à trait à l’acceptation des sites, beaucoup de sites de mauvaise qualité conçus pour le simple but d’afficher les publicités (MFA, Made For Adsense), qui utilisent des stratégies discutables afin d’augmenter leur taux de clic en truquant les visiteurs, se sont ajoutés au lot. La qualité du trafic reçu par les annonceurs a beaucoup diminué, ils n’étaient plus prêt à payer le même prix pour un retour sur leur investissement moindre.
À cette augmentation fulgurante d’éditeurs individuels, ajoutez l’acquisition de sites énormes comme Youtube et des ententes avec d’autres sites gigantesques comme Myspace, qui fournissent probablement beaucoup de trafic peu profitable (adolescents, curieux, visiteurs sans intérêt d’achat), le tout à un prix encore plus favorable que celui fournis aux petits éditeurs comme ces compagnies peuvent négocier des contrats différents considérant leur taille (Google a même fini par perdre de l’argent avec certains d’entre eux, les payant plus que ce qu’ils rapportent), et nous voilà dans une situation qui dépéri.
Pour maintenir l’intérêt des annonceurs Adwords, qui sont à la base du système, car ce sont bien eux qui le financent, Google continue toujours de créer des outils qui les favorisent, mais qui peuvent défavoriser certains éditeurs Adsense. Ainsi, nous avons vu naître le concept de « smart pricing », qui réduit le coût moyen des clics pour des visiteurs venant de sites dont la performance de conversion est sous la moyenne par rapport aux autres sites. Ensuite, les annonceurs Adwords ont maintenant accès à des outils qui leur permettent d’exclure certains sites et d’en cibler délibérément d’autres, ce qui créent une classe de sites web gagnants et de sites web perdants. Sans oublier le changement du mois d’octobre dernier où la zone de clic dans les bannières fut rétrécie au simple lien plutôt que la bannière au complet.
Comme on peut voir, plus les choses vont, de nous jours, plus elles semblent profiter généralement les annonceurs Adwords. Et Google Adsense n’ayant peu de compétiteurs véritables, les éditeurs moyens doivent endurer, et toujours faire plus, avec moins, sauf pour certains, plus chanceux, qui envoient un trafic prisé par des annonceurs riches ou bien évalué par l’algorithme smart pricing Google.
Cette tendance négative pour les éditeurs s’arrêtera le jour où le système deviendra tellement profitable pour les annonceurs qu’une même vague d’engouement les emporteront, leur nombre s’accroitera et ils devront compétitionner plus férocement pour le trafic des éditeurs Adsense. Ou, avec un peu de chance, Google deviendra plus sévère dans l’acceptation de nouveau éditeurs et leur nombre se stabilisera alors que celui des annonceurs augmentera naturellement.
Dans tous les cas, la leçon reste qu’il ne faut pas dépendre d’un seul partenaire commercial pour survivre, il faut utiliser son imagination pour rentabiliser son site et diversifier avec certains programmes, même s’ils paient moins, de façon à réduire les grands hauts et les grands bas chaotiques d’un seul fournisseur.
Bonjour a vous. Merci pour ces infos ! Page très intéressante :) Bon courage